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Partenariat franco-allemand : les pionniers

La vieille ville de Dijon, jumelée avec Mayence

La vieille ville de Dijon, jumelée avec Mayence, © picture alliance / imageBROKER

26.01.2023 - Article

​​​​​​​La Rhénanie-Palatinat et la Bourgogne ont conclu un partenariat avant même la signature du Traité de l‘Élysée. Les jeunes en profitent aujourd’hui encore.

Anna Keller a travaillé trois mois en Bourgogne, en France
Anna Keller a travaillé trois mois en Bourgogne, en France © Photographie privée
Anna Keller n’avait pas prévu de faire un stage de trois mois dans un musée sur le cassis. Rien d’étonnant à cela : « Je ne savais même pas qu’un tel musée existait », raconte en riant cette jeune femme de 19 ans qui vit à Spire. Au cours de l’été 2022, elle a assuré des visites guidées en français, en anglais et en allemand dans le musée « Le Cassissium » et la liquoristerie attenante à Nuits-Saint-Georges, près de Dijon en Bourgogne. Elle animait aussi les dégustations et conseillait les clientes et les clients dans leurs achats. « J’ai vraiment passé un bon séjour et j’ai beaucoup appris », se souvient-elle. Elle n’avait aucune attente concernant son séjour. « J’ai accepté de me laisser surprendre. »

Un partenariat avant même la signature du Traité de l’Élysée

C’est le partenariat entre le Land de Rhénanie-Palatinat et la Bourgogne (Bourgogne-Franche-Comté depuis 2016) qui a rendu ce stage possible. Les partenariats entre les villes et régions françaises et allemandes sont aujourd’hui monnaie courante. Mais, il y a plus de 60 ans, la Rhénanie-Palatinat et la Bourgogne faisaient figure de pionniers : le 26 juin 1962, ils scellèrent ainsi le premier partenariat entre un Land allemand et une région française. Ce n’est que six mois plus tard, le 22 janvier 1963, que l’Allemagne et la France signèrent le Traité de l’Élysée, une grande étape de la réconciliation et de l’amitié entre ces deux pays voisins. Un jumelage existe même depuis 1958 entre Mayence, la capitale régionale de la Rhénanie-Palatinat, et Dijon, la capitale de la Bourgogne.

Le partenariat entre ces régions permet également aux jeunes Bourguignons de passer du temps en Rhénanie-Palatinat. « Je voulais acquérir de nouvelles expériences », indique Cyprien Collas qui a travaillé au printemps 2022 dans la succursale d’un fabricant de motos à Ludwigshafen. Ce jeune homme de 20 ans qui vit à Besançon devait effectuer ce stage dans le cadre de ses études de gestion. Il a conseillé des clients et participé à des rencontres de motards. « C’était très intéressant de découvrir comment la gestion fonctionne dans ce type de magasin », rapporte-t-il. Les motos sont sa passion. Le fait que son chef était lui aussi français lui a facilité la tâche.

De l’économie à la culture : une vaste coopération

La coopération entre la Rhénanie-Palatinat et la Bourgogne-Franche-Comté est large et va de quelque 100 jumelages scolaires aux cursus universitaires franco-allemands, en passant par le soutien aux entreprises en quête de relations commerciales. La « Maison de Bourgogne-Franche-Comté » à Mayence et la « Maison de Rhénanie Palatinat » à Dijon existent depuis les années 1990. Elles sont les représentantes officielles des régions et les points de contact pour notamment organiser des stages destinés aux jeunes de 18 à 30 ans. Non seulement elles apportent une aide dans la recherche d’un stage approprié, mais aussi dans la recherche de logement.

D’après la Maison de Bourgogne-Franche-Comté, environ 1.400 jeunes ont postulé pour un stage à l’étranger dans l’un ou l’autre des pays depuis la création du programme, soit 30 demandes par an en moyenne. Mais ce n’est pas tout. En Rhénanie-Palatinat, la Maison de Bourgogne-Franche-Comté organise par exemple des concerts de musiciennes et musiciens français originaires de la région jumelée ou encore le marché bourguignon annuel dans le centre de Mayence avec des spécialités de la région.

La coopération entre les régions n’a cessé de s’étendre ces dernières années. Les échanges d’artistes, définis depuis 2002 sur une base contractuelle, existent par exemple depuis 1995. Une bourse de séjour permet ainsi aux artistes de travailler dans la région jumelle. Cette bourse s’applique depuis 2005 également aux écrivaines et écrivains. Et, en 2014, ces deux régions connues pour leurs vins ont décidé de coopérer dans le domaine de la viticulture.

Surtout, tous ces programmes promeuvent les échanges, notamment pour les jeunes. L’Allemande Anna Keller et le Français Cyprien Collas se souviennent volontiers de leur séjour dans le pays voisin. Anna Keller se réjouit par exemple de s’être améliorée au fur et à mesure dans sa pratique de la langue étrangère. « Au début, j’avais peur d’effectuer des visites guidées en français. » Elle ne les assurait donc au départ que pour des groupes de deux personnes. « À la fin, je les faisais pour 20 ou 30 personnes. Quand on est obligé de pratiquer la langue, on parle rapidement couramment. Il faut accepter ce challenge. » Une expérience qu’elle partage avec Cyprien Collas. Au départ, il a rencontré certaines difficultés avec les termes allemands, explique-t-il. Mais au fur et à mesure, il a eu de moins en moins de difficultés à parler l’allemand.

Pendant leur séjour dans le pays voisin, tous deux ont noué des amitiés qui les relient encore aujourd’hui à la région. Ainsi, Cyprien Collas a toujours des contacts en Rhénanie Palatinat, notamment avec ses colocataires de Ludwigshafen. À l’époque, il a pris un job d’été comme mécanicien après son stage et finalement passé cinq mois en Rhénanie-Palatinat. Anna Keller est quant à elle rentrée directement en Allemagne, avant de retourner finalement très rapidement en France. « Mon stage s’est achevé en août mais j’étais de retour dans la région dès le mois de septembre pour rendre visite à des amis. »

© www.deutschland.de​​​​​​​

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