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L’Assemblée parlementaire franco-allemande, une jeune institution au rôle concret

Bärbel Bas, présidente du Bundestag

Bärbel Bas, présidente du Bundestag, © pictureAlliance/dpa

25.01.2024 - Article

Aux côtés de son homologue française Yaël Braun-Pivet, la présidente du Bundestag Bärbel Bas est à la tête de l’Assemblée parlementaire franco-allemande, une institution récente qui a un rôle actif et concret.

L’Assemblée parlementaire franco-allemande (APFA) réunit 50 membres du Bundestag allemand et autant de l’Assemblée nationale française. La séance constitutive de cette institution à part s’est tenue le lundi 25 mars 2019. À sa tête, on retrouve actuellement Bärbel Bas, également présidente du Bundestag, et son homologue française Yaël Braun-Pivet. Dans cet entretien, Bärbel Bas évoque le travail commun des parlements, la co-présidence féminine de l’APFA et, plus généralement, la coopération franco-allemande.

Madame Bas, cette année, l’Assemblée parlementaire franco-allemande fête son 5e anniversaire. Que représente cette institution pour vous ?

Même si toutes les citoyennes et tous les citoyens de nos pays ne la connaissent pas encore, l’Assemblée parlementaire franco-allemande est très importante pour nos deux parlements. Je suis très reconnaissante envers mon prédécesseur Wolfgang Schäuble, disparu il y a peu, d’avoir pris l’initiative de créer cette Assemblée. C’est une institution unique en Europe qui met en lumière notre partenariat et nos liens mutuels. Mais les choses ne s’arrêtent pas là : nous parlons de sujets concrets et nous prenons des décisions communes.

Pouvez-nous nous citer des résultats concrets du travail de l’APFA ?

Au cours des 5 premières années de son existence, l’Assemblée a déjà traité de nombreux sujets parmi lesquels, très récemment, l’apprentissage de la langue du pays voisin. Le nombre d’élèves apprenant le français en Allemagne et, inversement, des élèves apprenant l’allemand en France ne cesse malheureusement de baisser. Nous y avons consacré 2 séances en 2023. Nos ordres du jour ont aussi déjà porté sur des questions de politique économique, financière et étrangère, ainsi que sur la coopération dans la région frontalière. Pendant la pandémie de Covid, il y a eu aussi une séance extraordinaire au cours de laquelle les député(e)s ont interrogé les ministres de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner et Horst Seehofer, sur les mesures publiques prises face à la pandémie, en particulier les contrôles aux frontières. L’Assemblée parlementaire franco-allemande peut ainsi prendre des initiatives et adresser des recommandations aux gouvernements.

Vous présidez l’Assemblée avec votre homologue française Yaël Braun-Pivet. Que signifie le fait que, pour la première fois, deux femmes soient à sa tête ?

Bärbel Bas (à droite) et son homologue Yaël Braun-Pivet
Bärbel Bas (à droite) et son homologue Yaël Braun-Pivet © pictureAlliance/dpa

J’apprécie beaucoup Yaël Braun-Pivet. Nous avons de nombreux points communs et nous sommes toutes les deux des démocrates convaincues qui souhaitons faire bouger les choses en politique, y compris pour les femmes. Par exemple, nous souhaitons tisser des liens plus étroits avec d’autres présidentes de parlements en Europe. Pendant des décennies, nos 2 pays ont surtout été dirigés par des hommes. En l’occurrence, le message que nous envoyons est clair : aujourd’hui, l’amitié franco-allemande est aussi promue par les femmes.

Quelles sont les spécificités de l’amitié franco-allemande à vos yeux ?

La France est notre partenaire le plus proche. Notre amitié repose sur une confiance mutuelle et un engagement commun au service d’Europe forte, unie et vivant dans la paix. Bien sûr, il y a des divergences sur certains sujets, par exemple l’approvisionnement énergétique. Les structures politiques de nos deux pays sont différentes également. Mais cela n’empêche pas nos parlements de coopérer. La politique se nourrit des débats, qui sont inhérents à une démocratie vivante. Malgré nos différences, nous nous écoutons et nous nous soutenons mutuellement. De plus, pour pouvoir approfondir les sujets, l’Assemblée a recours à des groupes de travail qui élaborent des recommandations et proposent des solutions.

L’Europe a-t-elle encore besoin du moteur franco-allemand ?

Oui, absolument. L’Europe a besoin de ce moteur. Surtout maintenant que nous faisons face à autant de crises préoccupantes. Dans de nombreux pays, les populistes sont en marche, mais chez nous aussi, nous constatons une perte de confiance dans les institutions démocratiques. La France et l’Allemagne prouvent depuis des décennies qu’en dépit de positions différentes, on peut se traiter avec respect et coopérer de manière constructive. C’est un vrai point d’ancrage dans une telle période. Et l’Europe a besoin de la coopération franco-allemande comme garante de fiabilité et de continuité.

© deutschland.de​​​​​​​

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