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L’Europe au centre de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Allemagne

L’Allemagne a réservé ces trois derniers jours un accueil chaleureux à Emmanuel Macron

L’Allemagne a réservé ces trois derniers jours un accueil chaleureux à Emmanuel Macron, © picture alliance/dpa | Robert Michael

28.05.2024 - Article

L’Allemagne a réservé ces trois derniers jours un accueil chaleureux à Emmanuel Macron. De Berlin à Dresde et Münster, il était le premier président français à effectuer une visite d’État outre-Rhin depuis 24 ans. L’Europe, ses valeurs et son avenir ont été au centre de l’attention.

C’était la première visite d’État d’un président français en Allemagne depuis 24 ans. Berlin, Dresde et Münster ont réservé pendant trois jours un accueil chaleureux à l’Européen Emmanuel Macron. En français et en allemand, le président français a célébré le caractère unique des relations entre les deux pays. Il était accompagné de son homologue, Frank-Walter Steinmeier. À deux semaines des élections européennes, l’Europe a été le fil rouge de sa visite, qui a été suivie d’un Conseil des ministres franco-allemand.

À la rencontre des Allemands

Durant trois jours, Emmanuel Macron est allé à la rencontre des Allemands. À son arrivée, il a dialogué avec des jeunes des deux pays. Il était le seul chef d’État étranger invité à participer à la fête populaire organisée à Berlin pour les 75 ans de la Loi fondamentale. Dans la foulée, il a lancé avec M. Steinmeier l’« été du sport » franco-allemand. Du 14 juin au 8 septembre, l’Allemagne et la France accueilleront successivement l’Euro de football, les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Un événement pour tous les amateurs de sport.

Une foule nombreuse est venue écouter lundi le discours du président Emmanuel Macron sur l’Europe au pied de l’Église Notre-Dame de Dresde (Frauenkirche)
Une foule nombreuse est venue écouter lundi le discours du président Emmanuel Macron sur l’Europe au pied de l’Église Notre-Dame de Dresde (Frauenkirche) © picture alliance/dpa | Sebastian Kahnert

« En Allemagne, le cœur des gens bat pour l’amitié franco-allemande », a souligné M. Steinmeier. À ses côtés, M. Macron s’est rendu dans plusieurs régions. En Saxe, il a visité un institut de recherche en microélectronique et discuté avec des habitants de la région de Moritzburg. À Dresde, lors d’une Fête de l’Europe, il a exposé sa vision de l’avenir du continent devant un parterre de jeunes. Il a prononcé une partie de son discours en allemand, sous les applaudissements. C’était la première fois qu’un chef d’État français se rendait dans l’est de l’Allemagne depuis François Mitterrand en 1989.

Emmanuel Macron, l’Européen

« Cette amitié, qui s’est développée au cours des dernières décennies […] nous oblige pour l’avenir », a déclaré M. Steinmeier. L’amitié franco-allemande est essentielle pour les deux pays et pour l’Europe, ont affirmé de concert les deux présidents.
Au pied de la Frauenkirche, Emmanuel Macron a ainsi appelé les générations à s’investir pour façonner l’Europe de demain. Il a plaidé pour une Europe démocratique, forte et souveraine. « L’Europe peut mourir », a-t-il mis en garde en évoquant la montée des extrêmes et des nationalismes. « L’Europe n’est pas le but, mais la boussole », a-t-il dit. « Nous envoyons le signal que nous avons besoin d’une alliance des démocrates », a souligné le président Steinmeier.

Mardi, à Münster, le président Emmanuel Macron a reçu le prix international de la paix de Westphalie. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a prononcé l’éloge
Mardi, à Münster, le président Emmanuel Macron a reçu le prix international de la paix de Westphalie. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a prononcé l’éloge © picture alliance/dpa | Guido Kirchner

En clôture de sa visite, le président français a reçu mardi à Münster (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) le Prix international de la paix de Westphalie. Il récompense son engagement européen pour la paix dans une période de guerre. « Là où d’autres parlent de tracer des frontières, tu parles d’ouvrir des horizons », a déclaré M. Steinmeier dans son éloge. « Aimer l’Europe, beaucoup le font. Mais, à tes yeux, aimer l’Europe, cela signifie aussi toujours : agir pour l’Europe. »

« Source d’inspiration » pour aller vers « une Europe forte et souveraine »

À l’issue de cette visite d’État, le président français s’est rendu à Meseberg, près de Berlin, pour un conseil des ministres franco-allemand. Le chancelier, Olaf Scholz, a loué son discours de Dresde. C’était non seulement un « plaidoyer pour l’amitié franco-allemande », mais aussi une « source d’inspiration importante pour notre travail commun pour construire une Europe forte et souveraine », a-t-il dit. La France et l’Allemagne sont « des amis qui incarnent et vivent les valeurs européennes ».

Conseil des ministres franco-allemand à Meseberg

Olaf Scholz et Emmanuel Macron ont affiché leur accord sur de nombreux sujets. « Nous nous accordons toujours », a souligné le chancelier. Selon lui, c’est même parce que l’Allemagne et la France partent souvent de points de vue différents que les compromis qu’elles scellent sont capables d’entraîner tous les pays européens.

Les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire face à l’agression de la Russie. Les Alliés occidentaux font beaucoup depuis plus de deux ans sur les plans politique, humanitaire, financier et militaire, a dit M. Scholz. La priorité reste la livraison de systèmes de défense aérienne et la reconstruction des infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Mais le chancelier s’est dit d’accord avec M. Macron : « nous devons maintenant faire un pas supplémentaire pour placer ce soutien sur une autre base. » Le sujet sera à l’ordre du jour du prochain sommet du G7 et au niveau de l’Union européenne. M. Scholz a évoqué l’utilisation des intérêts générés par le gel des avoirs russes en Europe.

Par ailleurs, le président français et le chancelier allemand veulent renforcer la défense européenne. Lors d’un conseil franco-allemand de sécurité et de défense, également à Meseberg, ils ont exprimé leur intention d’engager « avec leurs partenaires, une coopération générale et inclusive à long terme dans le domaine des frappes de longue portée. » Cela « suppose de renforcer la base industrielle et de défense européenne pour améliorer leurs capacités militaires », ont-ils ajouté.

Ils entendent également renforcer leur engagement sur le flanc est de l’OTAN. Ils envisagent d’intégrer la Brigade franco-allemande dans les plans de l’Alliance atlantique. Et ils veulent « recourir davantage aux formats » tels que le « Triangle de Weimar  ».

Autre sujet clé, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont abordé la question de la croissance et de la compétitivité européennes, face aux États-Unis et à la Chine en particulier. Ils plaident de concert pour des réformes visant à renforcer l’Europe et sa souveraineté. Ils ont publié une tribune commune en ce sens dans le Financial Times il y a quelques jours.

« Le désir d’une Europe souveraine et géopolitique nous unit », a souligné Olaf Scholz à Meseberg. « Une condition importante est d’élargir l’Union européenne, en particulier aux États des Balkans occidentaux, et, au sein de l’UE, de lancer des réformes qui ont été trop longtemps laissées de côté ».

Alors qu’une nouvelle législature s’ouvrira bientôt au Parlement européen, Olaf Scholz et Emmanuel Macron ont mentionné plusieurs chantiers à promouvoir : la réduction de la bureaucratie européenne, le renforcement du marché unique des capitaux et la relance de l’investissement, en particulier privé, dans des secteurs clés tels que l’intelligence artificielle, les technologies quantiques ou le climat.

A.L.

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Chancellerie fédérale : Conseil des ministres franco-allemand

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