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Friedrich Merz à Paris : vers un « nouveau départ » entre l’Allemagne et la France

Le chancelier Friedrich Merz a réalisé mercredi son premier déplacement officiel à Paris, où il a rencontré le président français, Emmanuel Macron

Le chancelier Friedrich Merz a réalisé mercredi son premier déplacement officiel à Paris, où il a rencontré le président français, Emmanuel Macron, © picture alliance/dpa | Michael Kappeler

09.05.2025 - Article

À peine élu, le nouveau chancelier allemand s’est rendu mercredi à Paris et Varsovie. Il a annoncé aux côtés d’Emmanuel Macron « un nouveau départ » dans les relations franco-allemandes au service de l’Europe. Il était ce vendredi à Bruxelles.

C’est une tradition : comme ses prédécesseurs, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz s’est rendu à Paris dès le lendemainde son élection. Il a rencontré mercredi Emmanuel Macron à l’Élysée avant de s’envoler, quelques heures plus tard, pour Varsovie. Avec le président français, il a convenu d’un « nouveau départ » entre l’Allemagne et la France. « Nous voulons répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte », a expliqué M. Macron.

Responsabilité pour l’Europe

M. Merz l’a rappelé : la coopération franco-allemande ne va pas toujours de soi. C’est « un cadeau du pardon et de la réconciliation ». La France et l’Allemagne ont une « responsabilité particulière pour l’Europe », a-t-il ajouté. Le continent doit devenir plus sûr, plus compétitif et plus uni. Or, ce n’est possible que si la France et l’Allemagne travaillent ensemble, « trouvent des compromis et impulsent des progrès, aux côtés de nos amis et voisins européens ».

« Nous réaffirmons notre engagement indéfectible en faveur du moteur franco-allemand », a confirmé le nouveau chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, qui rencontrait son homologue français, Jean-Noël Barrot. Selon lui, Paris et Berlin veulent « renforcer la souveraineté et la résilience de l’Union européenne ».

Concrètement, l’Allemagne et la France veulent intensifier leur coopération dans de nombreux domaines. « Nous souhaitons que l’action se construise systématiquement ensemble », a annoncé Emmanuel Macron. Le président français a appelé à relancer le « réflexe franco-allemand ».

Coopération accrue en matière de défense

Cela vaut au premier chef en matière de sécurité et de défense. Selon M. Merz, la France et l’Allemagne veulent « poursuivre le renforcement des capacités européennes et renforcer le pilier européen au sein de l’OTAN ». Elles prévoient aussi d’approfondir et d’accélérer leurs coopérations en matière d’armement, ainsi que la coopération avec leurs partenaires européens.

MM. Merz et Macron ont évoqué la relance des réunions au format 3 + 3, qui réunit le chancelier allemand, le président français, ainsi que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays. Il correspond au Conseil franco-allemand de sécurité et de défense créé en 1988. Par ailleurs, un conseil des ministres franco-allemand est annoncé pour l’été.

Soutien à l’Ukraine

Concernant l’Ukraine, celle-ci « peut continuer à compter sur l’Allemagne et sur la France dans son combat contre l’agression russe », a assuré M. Merz. Selon le chancelier l’Allemagne entend « donner des garanties de sécurité solides à l’Ukraine » aux côtés de ses partenaires européens. Elle souhaite aussi coopérer avec les États-Unis à « une paix durable ».

Triangle de Weimar

Européen et francophile, Friedrich Merz souhaite resserrer les liens avec la France, mais également avec la Pologne et avec le Royaume-Uni, comme il l’a expliqué à la presse. Il entend notamment renforcer le Triangle de Weimar (France-Allemagne-Pologne).

M. Merz s'est ensuite rendu à Varsovie pour rencontre le Premier ministre polonais, Donald Tusk
M. Merz s'est ensuite rendu à Varsovie pour rencontre le Premier ministre polonais, Donald Tusk © picture alliance/dpa | Michael Kappeler

Après Paris, il s’est ainsi rendu à Varsovie, où il a rencontré le Premier ministre polonais, Donald Tusk. Il l’a assuré qu’il entendait s’engager « de toutes ses forces » pour un partenariat étroit entre l’Allemagne et la Pologne, synonyme de croissance et de prospérité pour le continent.

Désireux de construire cet avenir dans le respect de la mémoire douloureuse de la Seconde Guerre mondiale, Friedrich Merz a promis la construction rapide d’un monument à Berlin en mémoire des victimes polonaises du national-socialisme. Il s’accorde, par ailleurs, avec M. Tusk sur la volonté de développer les infrastructures entre l’Allemagne et la Pologne.

Face à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, il a souligné l’importance de maintenir l’unité de l’Europe et de garantir sa sécurité. Il a salué les efforts de la Pologne pour renforcer la dissuasion et les capacités de défense, ajoutant que l’Allemagne entendait elle aussi investir massivement dans la défense. Il a annoncé le renforcement de la coopération entre les deux pays dans le soutien à l’Ukraine.

Ce vendredi, le nouveau chancelier devait se rendre à Bruxelles pour rencontre le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

A.L.

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