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Dix ans après l’Accord de Paris, l’avenir du climat se joue au Brésil

La communauté internationale au chevet du climat les 6 et 7 novembre à Bélem, lors du World Climate Leaders‘ Summit. La Conférence internationale sur le climat (COP30 se tiendra ensuite dans la ville brésilienne du 10 au 21 novembre.

La communauté internationale au chevet du climat les 6 et 7 novembre à Bélem, lors du World Climate Leaders‘ Summit. La Conférence internationale sur le climat (COP30 se tiendra ensuite dans la ville brésilienne du 10 au 21 novembre. © Gouvernement fédéral/Steffen Kugler

07.11.2025 - Article

La ville brésilienne de Belém, au cœur de l’Amazonie, accueille la conférence internationale sur le climat (COP30). Le chancelier Friedrich Merz devait s’y exprimer ce vendredi. L’Allemagne réaffirme l’importance de l’enjeu climatique et de la coopération internationale.

+ 1,5°C d’ici à la fin du siècle : c’était, en 2015, l’objectif de l’Accord de Paris pour limiter la hausse de la température globale. Dix ans plus tard, la trajectoire du climat mondial s’oriente vers une augmentation de 2,3°C à 2,5°C, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Un constat inquiétant qui résulte du manque d’ambition et d’action de la communauté internationale. Mais il n’est pas trop tard pour agir. A la COP30, conférence internationale sur le climat qui s’ouvre à Belém, au cœur de l’Amazonie, l’Allemagne entend réaffirmer l’importance de l’enjeu climatique et le rôle majeur de la coopération internationale.

Le chancelier Friedrich Merz doit s’exprimer en ce sens vendredi après-midi à la tribune du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. Celui-ci réunit une cinquantaine de dirigeants les 6 et 7 novembre à Belém en prélude à l’ouverture de la COP30. La COP30 proprement dite se tiendra du 10 au 21 novembre sous la présidence du Brésil. La délégation allemande sera présidée par le ministre de l’Environnement, Carsten Schneider. Elle comprendra également la ministre de la Coopération économique et du Développement, Reem Alabali Radovan.

« On peut compter sur l’Europe en matière de protection du climat »

.Le ministre de l’Environnement, Carsten Schneider, et la ministre de la Coopération économique et du Développement, Reem Alabali Radovan.
Le ministre de l’Environnement, Carsten Schneider, et la ministre de la Coopération économique et du Développement, Reem Alabali Radovan. © picture alliance / epd-bild | Christian Ditsch

A l’ordre du jour figure le processus de suivi de l’Accord de Paris, avec une attention particulière à l’évaluation des contributions nationales (CND). A ce jour, moins d'un tiers des pays ont soumis aux Nations unies leur plan national d’action climatique actualisé. Ce n’est pas le cas de l’Union européenne (UE), qui s’est accordée cette semaine sur sa contribution climat à l’horizon 2035.

Les 27 ont réaffirmé leur ambition de parvenir à la neutralité climatique à l’horizon 2050. Pour ce faire, ils prévoient une réduction des émissions de 90 % en Europe d’ici 2040 par rapport à 1990, avec un objectif de réduction intermédiaire de 66,25-72,5 % pour 2035. « L’Union européenne fixe une trajectoire claire vers la neutralité climatique. Nous envoyons un message sans équivoque au monde : on peut compter sur l’Europe en matière de protection du climat », s’est félicité M. Schneider. L’Allemagne vise même la neutralité climatique dès 2045.

« La phase de mise en œuvre commence maintenant. Il est temps de donner des signaux politiques clairs pour la protection du climat et de la nature », a ajouté M. Schneider. Pour le ministre allemand, « le plus grand danger, ou l’adversaire le plus puissant de la protection du climat est le fatalisme et la résignation ».

Ambition climatique et soutien économique

Berlin prône un optimisme réaliste, en soulignant les progrès techniques et économiques déjà réalisés (développement des énergies renouvelables, systèmes d’échange de quotas, technologies industrielles propres). Sa stratégie repose sur un équilibre entre ambition climatique et soutien économique, avec la conviction que la coopération multilatérale est essentielle pour relever les défis globaux. Elle privilégie l’innovation, la compétitivité et l’efficacité économique, plutôt que la seule régulation.

« Nous voulons continuer à combattre » la « menace existentielle » que le changement climatique fait peser « sur notre sécurité et sur les fondements naturels de notre existence », a résumé sur X le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul. « Mais en changeant de logiciel. Pour atteindre la neutralité climatique tout en restant un pays industrialisé, nous devons miser davantage sur la compétitivité et l’innovation technologique. Notre politique et ma nouvelle diplomatie climatiques sont guidées par une approche nouvelle, axée sur les objectifs. »

Rémunérer la protection des forêts tropicales

A Belém, l’Allemagne devrait, par ailleurs, appuyer une initiative phare du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva pour ralentir la déforestation dans les zones tropicales. Face à cette menace grave pour l’évolution du climat mondial, qui atteint aujourd’hui des niveaux records, le président brésilien propose de rémunérer les pays qui protègent leurs forêts. Son projet passe par la levée de 125 milliards de dollars auprès des gouvernements et d’investisseurs privés et la création d’ un fonds d’investissement baptisé « Tropical Forests Forever Facility  » (Facilité de financement des forêts tropicales, TFFF).

A.L.

Discours du chancelier Merz lors du World Climate Leaders‘ Summit (en allemand)

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