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IA : la coopération franco-allemande au service de la santé de demain

Vers la salle d’opération du futur : l’Institut Fraunhofer pour la technologie de production et l’automatisation IPA collabore avec l’Institute of Image-Guided Surgery (IHU) de Strasbourg et le Bosch Digital Innovation Hub (KTBW) de Stuttgart pour développer la téléchirurgie assistée par IA, © picture alliance / ROLAND SCHLAGER / APA / picturedesk.com | ROLAND SCHLAGER
La coopération franco-allemande ne cesse de s’intensifier dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). En matière de santé, les deux pays développent des outils à base d’IA pour améliorer la gestion des épidémies et créer le bloc opératoire du futur.
Paris accueille le 10 et 11 février le Sommet pour l’Action sur l’IA. Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement y sont attendus. L’ambition est de mobiliser la communauté internationale pour orienter le développement de l'IA au service de l'intérêt général. La France et l’Allemagne devraient être des acteurs majeurs des discussions. Les deux pays ne cessent, en effet, d’intensifier leur coopération depuis le traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019. Partisans d’une IA éthique et souveraine, servant l’intérêt général, ils mettent cette vision en œuvre dans un nombre croissant d’initiatives et de projets communs. En voici deux exemples prometteurs dans le domaine de la santé.
Ils sont dirigés du côté allemand par la Fraunhofer-Gesellschaft, une organisation qui peut être synonyme d’opportunités comme partenaire de recherche ou comme contractant, y compris pour des institutions françaises.
AIOLOS, pour une meilleure gestion des épidémies
Comment améliorer la surveillance et la gestion des épidémies ? Le sujet a montré son importance lors de la crise de la COVID-19. En mai 2022, la France et l’Allemagne ont lancé le projet AIOLOS (Artificial Intelligence Tools for Outbreak Detection and Response).
Son but : développer une plateforme numérique permettant la détection précoce et le suivi des épidémies de pathogènes respiratoires, tout en fournissant une aide à la décision pour les gérer. En moins de deux ans, les chercheurs allemands et français ont réussi à développer un prototype d’outil pour y parvenir. Il a été présenté en septembre 2024 à l’ambassade de France à Berlin.
AIOLOS s'appuie sur la collecte en temps réel de données provenant de sources multiples, l'intelligence artificielle et la modélisation prédictive. Il utilise des données traditionnelles et non traditionnelles, mais aussi des données des secteurs privé et public. Il puise ainsi dans un potentiel jusqu'à présent inexploité. Il vise à fournir aux décideurs publics et privé un tableau de bord accessible en ligne, résumant les indicateurs clés en cas d’épidémie.
Le projet est mis en œuvre par un consortium dirigé par Sanofi en France et la Fraunhofer-Gesellschaft en Allemagne. Il associe également quatre autres partenaires français et allemands : CompuGroup Medical, Quinten Health, Impact Healthcare et Umlaut (filiale d'Accenture). Il reçoit le soutien de l'État français dans le cadre du plan France 2030 et du ministère fédéral allemand de l’Economie et de la Protection du climat, dans le cadre d'un appel à projets franco-allemand.
AIOLOS se concentre initialement sur la France et l'Allemagne. Mais son ambition est plus large. Il doit contribuer à la mise en place de systèmes de surveillance résilients et multipartites au sein de l'Union européenne, voire au-delà. Lors de la présentation des résultats du projet, en septembre, à Berlin, une quarantaine d’experts en santé publique, de scientifiques, de décideurs politiques, de représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) étaient présents.
DAIOR, le bloc opératoire connecté du futur
La révolution de l’IA dans le domaine de la santé passe aussi par la salle d’opération. En mai 2023, la France et l’Allemagne ont lancé l’initiative DAIOR (Distributed Artificial Intelligence for the Operating Room). Elle vise à développer des technologies basées sur l'intelligence artificielle (IA) pour améliorer les résultats des patients en chirurgie.
Le projet réunit trois partenaires sur les deux rives du Rhin : le Fraunhofer-Institute for Manufacturing Engineering and Automation (IPA) en Allemagne, l'Institut de Chirurgie Guidée par l'Image (IHU) à Strasbourg, et le Bosch Digital Innovation Hub (KTBW) à Stuttgart. Il est financé par le ministère fédéral allemand de l'Éducation et de la Recherche (BMBF) et l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) en France.
Dans une dynamique d’innovation commune, deux projets franco-allemands, DAIOR et 5G-OR, sont ainsi en train d’inventer le bloc opératoire du futur. 5G-OR apporte une infrastructure 5G privée dans les blocs opératoires. Il permet de garantir une transmission fluide et sécurisée des données médicales en temps réel. DAIOR ajoute des modèles d’IA distribuée capables d’analyser ces données en direct et d’aider à la décision.
Les deux projets doivent permettre de réaliser des interventions de télé-chirurgie robotique transfrontalières, entre des blocs opératoires interconnectés et interopérables situés dans les deux pays.
A.L.